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Pourquoi reconnaît-on instantanément Jingle Bells ou We Will Rock You ?

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26 September 2025

 

En bref : 

  • Notre cerveau ne se contente pas de suivre les rythmes : il les reconnaît et les place automatiquement dans des catégories, ce qui expliquerait pourquoi certains rythmes se retrouvent à travers les cultures musicales du monde entier.
  • Cette recherche UCLouvain, publiée dans Science Advances, constitue une base pour comprendre les mécanismes cérébraux qui expliquent les similitudes mais aussi la diversité des rythmes musicaux autour du globe.

Contacts presse :
Sylvie Nozaradan, professeure à l’Institute of Neuroscience de l’UCLouvain : gsm sur demande, sylvie.nozaradan@uclouvain.be
Francesca Barbero, chercheuse postdoctorante à l’Institute of Neuroscience de l’UCLouvain : francesca.barbero@uclouvain.be

Bouger ensemble au rythme de la musique, frapper dans les mains ou chanter en chœur : ces gestes simples, universels, sont au cœur de la vie sociale humaine. Mais comment notre cerveau parvient-il à cette synchronisation rythmique ? Une équipe pluridisciplinaire dirigée par Sylvie Nozaradan, professeure à l’Institute of Neuroscience de l’UCLouvain, apporte un nouvel éclairage dans une étude publiée dans Science Advances.

Les résultats de l’étude montrent que le cerveau ne se contente pas de suivre la structure temporelle des rythmes : il les organise en véritables catégories. Plus surprenant encore, cette catégorisation se produit même sans mouvement corporel ni tâche de catégorisation, ce qui suggère un mécanisme largement automatique et spontané. Il suffit d’entendre les premières notes de Jingle Bells ou le mythique boom boom clap de We Will Rock You pour reconnaître instantanément la chanson, et ce même si le rythme est approximatif. Cela pourrait expliquer pourquoi certaines structures rythmiques apparaissent de façons récurrentes dans les musiques du monde entier.

Pour parvenir à ces résultats, les chercheur·euses de l’UCLouvain ont utilisé l’électroencéphalographie, une technique permettant d’enregistrer l’activité cérébrale de participant·es exposé·es à des séquences rythmiques aux structures variées. Les expériences ont été réalisées au Rhythm and Brains Lab de l’Institute of Neuroscience de l’UCLouvain, situé à Bruxelles, une ville cosmopolite, propice à une grande diversité de profils culturels. D’autres sessions sont actuellement planifiées en Roumanie et au Mali, afin d’élargir l’échantillon avec l'aide de collaborations internationales.

Les résultats préliminaires obtenus chez les nouveau-nés suggèrent la présence de cette prédisposition rythmique dès la naissance, qui constituerait donc un socle universel sur lequel viennent se greffer apprentissages et pratiques — enrichissant la diversité musicale à travers le monde. Voilà pourquoi la musique nous est à la fois si familière et infiniment diverse.