Le Musée L, premier bâtiment classé de Louvain-la-Neuve

Le Musée L, installé dans l’ancienne bibliothèque des sciences et technologies de l’UCLouvain, est désormais classé au patrimoine wallon. Il s’agit du tout premier bâtiment de Louvain-la-Neuve à bénéficier de cette reconnaissance.

Lors de l’inauguration de Happy U!, l’exposition du 600^e anniversaire de l’UCLouvain, au Musée L ce mercredi 4 juin, la Ministre du Patrimoine, Valérie Lescrenier, a posé un geste fort en faveur de la reconnaissance du patrimoine du XX^e siècle en annonçant le classement du bâtiment du Musée L. « Ce bâtiment emblématique raconte une histoire », souligne-t-elle. « Une histoire faite de modernité, d’audace architecturale et de vision urbanistique ».

Une œuvre à part dans une ville nouvelle

Conçue entre 1970 et 1975 par André Jacqmain, l’un des grands architectes belges du XX^e siècle, l’ancienne bibliothèque des sciences trône sur la place des Sciences, cœur historique et symbolique de Louvain-la-Neuve. Entièrement réalisée en béton armé coulé sur place, sa façade en terrasses, sa toiture en angle aigu et son volume monumental en font une œuvre singulière, a-stylistique et résolument novatrice pour son époque.

Transformé en Musée L après une rénovation exemplaire menée par les architectes de l’UCLouvain, le bâtiment conserve une grande authenticité : poignées, rampes et clenches d’origine signées Jules Wabbes, architecture intérieure respectée, intégrité structurelle préservée. Il incarne un dialogue harmonieux entre patrimoine moderniste et projet muséal contemporain.

Une reconnaissance patrimoniale et universitaire

Pour Alexia Autenne, administratrice générale de l’UCLouvain, ce classement est une source de fierté : « Il valorise l’un des bâtiments phares de l’université, et reflète notre volonté initiale de bâtir une ville avant-gardiste. » Elle souligne également l’importance de la rénovation énergétique du site, en lien avec la politique de transition durable de l’UCLouvain.

Ce classement marque une première pour Louvain-la-Neuve. Il met en lumière un patrimoine souvent jugé trop récent pour être protégé, mais pourtant essentiel à l’histoire de l’architecture contemporaine et à celle de la ville universitaire. C’est un signal clair : le béton, les formes nouvelles et les utopies urbanistiques des années 70 ont aussi leur place dans la mémoire collective.