Saint-Louis et son histoire
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Depuis plus de 160 ans, l’Université Saint-Louis – aujourd’hui campus Saint-Louis Bruxelles de l’UCLouvain – s’inscrit au cœur de la capitale, avec un ancrage historique fort dans les sciences humaines.
Marquée par une fusion décisive avec l’UCLouvain en 2023, elle a su préserver son identité académique tout en renforçant ses complémentarités.
Fidèle à sa tradition d’ouverture, l’institution s’est dotée en 2024 d’un cap inclusif qui fait de la diversité un moteur de gouvernance, d’enseignement et de recherche.
L'histoire du campus Saint-Louis Bruxelles de l'UCLouvain remonte à 1858, avec l'ouverture de la "Section de philosophie" de l'Institut Saint-Louis, une école secondaire située à l'intérieur de la ceinture de boulevards de la ville de Bruxelles.
Cette section de Philosophie assure un enseignement universitaire de premier cycle. Elle prépare les étudiants aux études de second cycle en droit, en philosophie, en langues et lettres (classiques, romanes et germaniques) et en histoire. À l'époque, ceux-ci poursuivent leurs études soit à Louvain, soit à l'ULB.
À la fin du 19e siècle, la section prend le nom de Faculté de philosophie et lettres de l'Institut Saint-Louis.
Durant la Belle Epoque et l'Entre-deux-guerres, la Faculté joue un rôle important dans la vie intellectuelle bruxelloise, grâce à des enseignants comme l'abbé Jacques Leclercq, aux positions très progressistes pour l'époque. Les premières étudiantes sont admises en 1925. La même année est fondée une Ecole des sciences philosophiques et religieuses.
En 1929, une loi assimile la Faculté aux universités pour la délivrance des diplômes de candidat en philosophie et lettres.
En 1948, elle est constituée en asbl sous la dénomination "Faculté universitaire Saint-Louis".
L'histoire de Saint-Louis connaît une phase d’accélération dans les années 1960. Celle-ci se marque par l'autonomie complète de la Faculté universitaire Saint-Louis, séparée de l’Institut Saint-Louis et possédant désormais son propre Recteur (1964).
Elle s'accompagne de la construction de nouveaux bâtiments (dus à l'architecte Roger Bastin) et de la croissance du personnel et du nombre d'étudiants.
La décennie est couronnée par l’adoption d’un pluriel : en 1969, la Faculté devient les "Facultés universitaires Saint-Louis", composées désormais de deux puis trois Facultés et de l’Ecole des sciences philosophiques et religieuses.
S'ensuivent, dans les années 1980 et 1990, la mise sur pied de programmes à horaire décalé et l'organisation de programmes plurilingues, ainsi que la structuration d'une dizaine de centres de recherche. Les Facultés sont devenues une institution spécialisée dans les sciences humaines, où leur excellence est reconnue. Masters complémentaires, doctorats, Chaires Francqui, mandats de recherche (FNRS, FSR et d'autres organismes), participations aux programmes PAI et ARC, écoles doctorales, conventions de coopération interuniversitaire pour l’enseignement et la recherche, échanges Erasmus, coopération Nord-Sud, création d’un Institut d’Etudes européennes, en témoignent.
Cette évolution est couronnée par un nouveau changement d'appelation. Le Décret définissant le paysage de l’enseignement supérieur et l’organisation académique des études, adopté le 7 novembre 2013 par le Parlement de la Communauté française, intègre notamment la nouvelle dénomination de notre Université : les Facultés universitaires Saint-Louis ont vécu, vive l’Université Saint-Louis – Bruxelles ! En avril 2014, un autre Décret important pour Saint-Louis est adopté par le Parlement de la Communauté française. Il prévoit que le premier cycle de la catégorie « Traducteurs et interprètes » de l’Institut Libre Marie Haps, dépendant de la Haute Ecole Léonard de Vinci, intégrera l’Université Saint-Louis à la rentrée académique 2015.
Cette filière sera érigée en une nouvelle Faculté, aux côtés des trois autres Facultés et de l’Institut d’études européennes.
Le 14 septembre 2023 marque une étape décisive dans l’histoire de Saint-Louis : l’université devient un campus autonome au sein de l’UCLouvain.
Cette fusion, préparée de longue date – les premiers votes des communautés universitaires remontent à 2017 – a été juridiquement entérinée en juillet 2023. Elle s’inscrit dans une volonté partagée de renforcer les complémentarités, tout en assurant la continuité de l’identité académique de Saint-Louis.
Ce processus de fusion modifie les structures de l'UCLouvain et a été conçu de manière à préserver l’autonomie relative du campus bruxellois : les facultés, les doyens, les conseils, ainsi que les instances propres sont maintenus durant une période de transition de trois ans, renouvelable, sous la responsabilité d'un vice-rectorat de site.
La rentrée académique de septembre 2023 a donné lieu à une célébration publique affirmant cette nouvelle dynamique, en présence des autorités académiques, politiques et de la communauté étudiante, dans des lieux emblématiques de la ville comme l’Hôtel de Ville et la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule.
Dans la continuité de son enracinement urbain et de sa tradition d’ouverture, sous l’impulsion de la vicerectrice Isabelle Hachez et de l’équipe vice-rectorale, le campus Saint-Louis Bruxelles a adopté en 2024 une feuille de route institutionnelle intitulée : « Pour que 1 + 1 = 3 – Repenser l’institution et la fusion à partir de l’inclusion ».
Cette orientation stratégique repose sur un processus participatif lancé dès juin 2024, mobilisant les personnels administratifs, académiques, scientifiques et les étudiant·es, et finalisé en décembre de la même année.
Ce cap inclusif vise à faire de la diversité – linguistique, disciplinaire, socio-économique, convictionnelle, culturelle – un levier d’excellence académique.
Loin d’être un simple mot-clé, l’inclusion est pensée comme une dimension intégrée à la gouvernance, à la pédagogie, à la recherche, mais aussi à la vie institutionnelle quotidienne.
Cette feuille de route, cohérente avec les grandes orientations de l’UCLouvain, vise à inscrire l’inclusion dans les outils d’évaluation, les critères de qualité et les priorités de développement du campus.
Aujourd’hui, l'UCLouvain Saint-Louis Bruxelles se distingue par une offre académique riche, répartie en cinq facultés :
· la Faculté de philosophie, lettres et sciences humaines (PHLB)
· la Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication (ESPB)
· la Faculté de traduction et d’interprétation – Marie Haps (TIMB)
· l’Institut d’études européennes (IEEB)
Cette structuration reflète une volonté de croiser les disciplines, de favoriser la pensée critique, et de proposer une formation adaptée aux enjeux contemporains.
Le campus est également reconnu pour son orientation plurilingue : une part significative des programmes est bilingue (français-néerlandais ou français-anglais), et plusieurs formations favorisent une immersion linguistique progressive. Cela attire un public étudiant diversifié – près de 90 nationalités sont représentées – et crée une atmosphère cosmopolite au cœur de Bruxelles.
Sur le plan de la recherche, le campus Saint-Louis Bruxelles de l'UCLouvain héberge de nombreux centres de recherche, aux travaux reconnus internationalement, regroupés au sein de l'Institut de recherche interdisciplinaire Saint-Louis.
Ancrée dans le tissu urbain bruxellois, le campus tisse des liens étroits avec les institutions culturelles, politiques et européennes situées à proximité.
Gaston BRAIVE, Histoire des Facultés universitaires Saint-Louis des origines à 1918, Bruxelles, 1985 (Publications des Facultés universitaires Saint-Louis. Travaux et recherches, vol. 3).
André TIHON, « Jacques Leclercq à Saint-Louis », dans Jacques Leclercq 1891-1971, s.l., Société d’études politiques et sociales, 1991, p. 17-24.
Éric BOUSMAR et Bérengère PIRET, « Les archives de l’Université Saint-Louis », dans Contemporanea. Bulletin d’information de l’Association belge d’Histoire contemporaine, XXXIX, 2017, n° 3, en ligne.
UCLouvain 1425-2025. Six cent ans de présence au monde, éd. Françoise HIRAUX et Marc LITS, Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain, 2025, p. 47, 76 et 429-430 (notices par E. Bousmar et J. De Munck).