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Approches féministes du droit. Perspectives francophones

st-louis
Bruxelles
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Ce premier congrès a pour objectif de favoriser le partage d’hypothèses et méthodes, objectifs et stratégies entre les scientifiques qui mobilisent les féminismes dans leurs recherches en droit ou sur le droit.

Dans leur diversité, les approches féministes du droit connaissent actuellement autant de développements inédits que de farouches résistances. Force est en outre de constater qu’il n’est pas toujours aisé de les définir, en général, ni de saisir ce qu’une inscription dans ces approches implique conceptuellement et méthodologiquement. L’ambition de ce congrès est dès lors de (faire) connaître ces approches et de promouvoir la création de réseaux internationaux en la matière. Il s’agit d’une part de visibiliser les recherches en cours et de favoriser la discussion sur les questions singulières qu’elles suscitent, sur l’intérêt qu’elles revêtent pour la connaissance du droit en général et sur les tactiques mises-en-œuvre pour permettre leur plein déploiement. D’autre part, l’événement vise à soutenir l’institutionnalisation et la reconnaissance encore fragiles de ces démarches scientifiques, par le croisement de travaux qui se répondent ou se complètent sans que leurs auteur·ices se connaissent nécessairement, en raison notamment de la diffusion parfois entravée que connaissent les féminismes dans les milieux académiques et juridiques.

 

L’événement est consacré aux travaux francophones. Si ce choix peut être discuté, il en va d’un souci de cohérence, fût-ce seulement au vu des différences entre les systèmes juridiques d’obédience continentale ou de common law et le caractère forcément contextualisé des pensées féministes. Il en va aussi d’une réponse à la timidité des mondes francophones dans les Nord et Sud globaux face aux projets articulant droit et genre : à l’exception sans doute du Québec, cette situation fait contraste avec les pays nordiques ainsi surtout qu’anglo-saxons, dans lesquels les travaux en la matière sont constitués en domaine de recherche depuis plusieurs décennies et y connaissent diverses variations, sans cesse innovantes malgré l’offensive rétrograde qu’elles subissent actuellement.

 

Les interventions seront structurées autour de cinq enjeux principaux, dont les contributeur·ices sont invité·es à se saisir à leur guise, pour discuter leur pertinence dans leurs propres projets :

Genrer les objets : « poser la question des femmes » ou « chausser des lunettes de genre » donne à voir les problématiques juridiques sous un nouveau jour et, par-là, permet de mieux connaître le phénomène juridique.

Décloisonner les branches de droit, les disciplines, et déconstruire les catégories juridiques : les féministes plaident depuis longtemps pour l’abolition de la distinction entre intime et politique, privé et public, les situations vécues par les femmes et les hypothèses élaborées par les féministes transcendent les distinctions propres au discours juridique, bref un regard juridiquement renouvelé et/ou autre que juridique semble particulièrement fécond pour la recherche en droit et sur le droit ;

Penser les méthodes et se positionner sur le terrain: les approches féministes mènent à diversifier les sources, à interroger la réflexivité et l’objectivité à nouveaux frais, bref à situer les savoirs ;

Articuler recherche et monde associatif: au-delà de la distinction entre recherche et militantisme, il s’agit de travailler voire traduire les revendications sociales sans les spolier, d’une part, et de respecter pleinement les exigences scientifiques sans produire des conclusions « hors sol », d’autre part ;

Distinguer les courants féministes: la variété parfois très polarisée qui caractérise les féminismes et la pensée queer requiert de préciser l’orientation des analyses dites féministes en général, dans un domaine juridique rétif à ces approches en général.

 

Outre des conférences au sens classique du terme, le congrès inclura la présentation de posters, des échanges interdisciplinaires et transgénérationnels sur des projets en cours ainsi que des moments d’échange sur les stratégies de financement, la structuration institutionnelle et la constitution de réseaux.

 

Est espérée la contribution de juristes autant que de chercheur·euses qui se saisissent d’objets juridiques à partir d’autres disciplines. Les démarches interdisciplinaires seront tout particulièrement appréciées, tout comme les travaux de chercheur·euses en début de carrière.

 

Les propositions de contribution, longues de 2000 à 4000 caractères (espaces incl.), sont à soumettre dans ce formulaire pour le 30 septembre 2025 à midi.

Les contributeur·ices sont prié·es d’indiquer s’iels souhaitent participer au congrès par un exposé ex cathedra en plénière, par la mise en discussion en plus petit comité d’une recherche en cours (projet de thèse, chapitre ou article à l’état de manuscrit, etc.) ou par un poster, c’est-à-dire par la présentation d’un travail ou d’une hypothèse en une page qui sera exposée (en grand format) pendant toute la durée du congrès. Tout·es les participant·es sont vivement encouragé·es à présenter un poster, même pour des recherches encore en cours ;  ce poster peut constituer la seule participation au congrès et/ou s’ajouter à une contribution orale.

Tou·tes sont invité·es à préciser auquel des cinq enjeux susmentionnés se rattache leur contribution. D’autres enjeux singuliers peuvent bien sûr être soulevés.

 

Le programme du congrès sera établi et diffusé pour le 30 octobre 2025.

Une publication ultérieure est envisagée mais ni requise ni certaine à ce stade.

Le congrès aura lieu à l’UCLouvain Saint-Louis donc au centre de Bruxelles (Belgique). Les frais de déplacement et d’hébergement pourront être pris en charge si nécessaire.

 

L’organisation scientifique est assurée par Ariane Amado (chargée de recherches au CNRS – CHJ), Diane Bernard (professeure à l’UCLouvain Saint-Louis – IRIS-L/SIEJ) et Florence Renucci (directrice de recherches au CNRS – IMAF)

  • Lundi, 11 mai 2026, 08h00
    Mercredi, 13 mai 2026, 17h00