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Thèses en cours

iacchos | Louvain-la-Neuve

Cette recherche s'inscrit dans le cadre du projet interdisciplinaire et plurilingue NarraMuse, qui vise à analyser différentes formes de production littéraire par des auteurs postmigrants d'ascendance musulmane en Europe. Plus précisément, je travaille sur la musique rap, un genre littéraire moins traditionnel, mais riche en récits de jeunes Européens de deuxième génération racontant leurs histoires et touchant un public bien plus large que la littérature plus traditionnelle, telle que le roman et la poésie. Le corpus comprend des auteurs-compositeurs d’ascendance musulmane (de langue italienne, française et anglaise), nés après 1990 afin de donner une perspective très contemporaine sur le sujet. Ce projet de recherche se concentre sur la construction du "je" au sein de leur production. Historiquement, les postmigrants ont principalement été décrits par les médias dominants. Cependant, le genre musical du rap, grâce à sa quête d’authenticité autobiographique, permet aux jeunes de reconstruire une image d'eux-mêmes et de leur(s) identité(s) et appartenance(s) en utilisant leurs propres mots, leurs propres modalités et en s'adressant à un large public. (2022-2026, promoteurs : C. Maeder & B. Maréchal)

Cette recherche s'inscrit dans le cadre du projet interdisciplinaire et plurilingue NarraMuse, qui vise à analyser différentes formes de production littéraire par des auteurs postmigrants d'ascendance musulmane en Europe. Plus en détail, le corpus ci-concerné est composé de différents romans autobiographiques d’auteurs français et belges de deuxième génération et d’ascendance musulmane. D’un point de vue théorique, ce projet est étroitement lié aux au programme « dispositionnaliste et contextualiste » élaboré par Bernard Lahire (1998, 2013) : les acteurs sociaux, exposés à différents cadres de socialisation, incorporent des schémas d’action divers et même parfois contradictoires, qu’ils se réapproprient et qu’ils mobilisent ou non face à des situations particulières. Méthodologiquement, la recherche garde une posture diachronique, en déployant des aller-retours entre analyses littéraires et entretiens menés avec les écrivains, afin de détecter les changements ainsi que les éventuelles dissonances et ambiguïtés, qui contribuent à composer leur patrimoine de compétences et dispositions (2022-2026, promoteurs : B. Maréchal et C. Maeder).

Dans un contexte caractérisé par une vision du « quartier » comme topos ou catégorie politique, c’est-à-dire saturé par un narratif sécuritaire liée aux présences de « jeunes » dans l’espace public, notre projet se propose de visibiliser les espaces privés et donner voix aux trames biographiques de familles d’ascendance musulmane, en cherchant à saisir les « imaginaires communautaires » sous le prisme de la transmission entre générations. Si la littérature souligne, entre autres, les formes d’isolement social et de précarisation identitaire dans les transformations familiales post-migratoires, ainsi que les fractures biographiques qui peuvent en découler, il s’agit aussi d’affiner notre regard sur les significations qu’en donnent les acteurs et l’influence du rapport à l’espace dans le construction de ces rapports sociaux de générations. En effet, une compréhension sociologique de cette « mémoire » au départ de récits intergénérationnels, et des aînés particulièrement, permettrait d’appréhender le double processus « d’ethnicisation » à l’œuvre, notamment du religieux, et de ses évolutions en lien aux mutations spatiales vécues par ses familles. Pour ce faire, notre enquête s’appuie sur une ethnographie des espaces publics au sein de quartiers en voie de gentrification situés dans le centre-ville de Bruxelles, couplée à la réalisation de récits de vie auprès de personnes âgées d’ascendance musulmane et de leurs descendants au sein de leurs espaces privés (2020-2024, promoteurs B. Maréchal & H. Seniguer)

Ce projet de recherche propose de réaliser une ethnographie du militantisme politique marxiste des musulmans en Belgique dans le cadre méthodologique de l’étude de cas élargie (Burawoy, 1998). Du point de vue des techniques d’enquête empirique, la recherche se propose de coupler deux techniques complémentaires : la participation observante (Wacquant, 2010) dans différents lieux de la formation militante (un groupe de base de la section locale du PTB à Schaerbeek, la section Comac à Namur et la participation active aux événements partisans supra-locaux tels que Manifiesta, l’Université Marxiste, le Semaine de la Solidarité, etc.) et la récolte de récits de vie auprès des militants revendiquant leur musulmanité/islamité. Sur base de ces-derniers seront élaborées des cartes cognitives, soumises aux enquêtés pour correction lors d’un second entretien. D’une part, une ethnographie de la « carrière militante » (Fillieule, 2001) et les « dilemmes pratiques » (Mauger, Poliak et Weber, 2013) qu’elle implique est rendu possible par la participation observante, et d’autre part la récolte de récits de vie ouvrent la possibilité de disposer des trajectoires biographiques des acteurs jusqu’à l’engagement. (2018-2022, promoteurs : B. Maréchal & O. Servais)